Comment économiser l’eau : récupérer l’eau de pluie.

Récupérer l’eau de pluie : oui… mais pas pour tout le monde ! Nous avons vu dans un article précédent Comment économiser l’eau dans la maison par une série de mesures à prendre qui permettent de réduire sa facture d’eau, et allons passer au dossier de la récupération d’eau de pluie car l’intérêt financier est plus compliqué qu’il n’y parait.

Récupérer l’eau de pluie : son coût

En effet, une installation pour récupérer l’eau de pluie a un coût, et si on met de coté l’aspect écologique pour ne se concentrer que sur l’aspect économique, la rentabilité n’est pas assurée avant de nombreuses années. Une cuve hors sol de 200 litres d’entrée de gamme coûte 40€, une de 1000 litres 180€ (pensez à bien comparer les prix, on trouve beaucoup de cuves de 1000 litres à 400 ou 500€…).
Les cuves enterrées, elles, coutent plusieurs milliers d’euros selon leur capacité. Elles sont vraiment réservées aux grands jardins et souvent lors de la construction de la maison afin d’avoir une installation optimum. A 5000 € la cuve de 10.000 litres et son installation, il faut vraiment beaucoup arroser son jardin pour rentrer dans ses frais !!

Les cuves hors sol sont donc les plus appropriées, et aux tarifs évoqués ci-dessus, il faut les remplir une soixantaine de fois pour commencer à économiser de l’argent. Et là, il n’y a que votre situation climatique qui vous dira si c’est intéressant pour vous ou pas. Si vous habitez comme moi dans une région ou il ne tombe pas une goutte d’eau de juin à septembre, c’est à dire au moment où il faut arroser ses plantes et laver sa voiture, l’intérêt d’une telle installation est très limité. Si par contre vous bénéficiez de pluies régulières tout au long de l’année qui vous permettent de remplir votre cuve une fois celle-ci vide, vous pouvez investir dans une cuve hors sol (mais s’il pleut tout le temps, avez-vous vraiment besoin de faire un stock ? 🙂 ).

Récupérer l’eau de pluie : attention aux arguments commerciaux

Un mot nécessaire sur l’argument de vente qui dit que pour savoir combien d’eau on peut récupérer, il suffit de multiplier la superficie au sol de sa maison par la pluviosité annuelle de votre région.
La formule est : (nombre de m2 au sol) X (pluviosité).
La pluviosité moyenne en France est autour de 800 mm (avec des régions à 500, comme d’autres à 1200…), soit par exemple pour une maison de 60 m2 au sol :
60 x 800 = 48.000 c’est à dire 48 m3 que l’on pourrait récupérer chaque année sur le papier.

Oui… mais : en fonction de votre toit (plat ou en pente) et de son revêtement, vous ne récupèrerez que de 60 à 95% de l’eau. 60% pour un toit plat recouvert de gravier et jusqu’à 95% pour un toit en pente recouvert de matière synthétique (et environ 90% pour un toit en pente recouvert de tuiles).
Et puis surtout, il ne pleut pas à la demande en fonction du niveau de remplissage de votre cuve ! Lorsqu’une dépression arrive et produit plusieurs jours de pluie consécutifs, une fois votre cuve remplie toute la pluie qui continue à tomber est perdue… Donc au final vous serez loin d’avoir pu profiter des 48 m3 prévus dans le calcul ci-dessus. Ne croyez donc pas le vendeur qui, utilisant cette formule, vous dira qu’avec 48 m3 vous rentabilisez votre cuve en 2 ans…

Point positif : certaines communes accordent une aide pour l’installation de citernes d’eau de pluie, en fonction de la contenance de la citerne. Consultez les services de votre mairie pour savoir si vous pouvez bénéficier d’une prime qui viendrait augmenter la rentabilité de l’installation.

En conclusion, pour pouvoir réduire sa facture d’eau sensiblement en baissant sa consommation d’eau avec un effet immédiat, il faut en priorité procéder aux changements de ses installations domestiques, avant de songer à investir dans un système permettant de récupérer l’eau de pluie.