Assurance animaux : est ce utile ?
Assurance animaux : est ce utile ?
C’est entendu, posséder un animal coûte cher, et quand il tombe malade cela coûte encore plus cher, alors une assurance animaux est elle utile ? Bien que cette question puisse se poser, il faut reconnaitre que la relation affective que beaucoup entretiennent avec leur animal dépasse ces considérations purement financières.
En France, il y a 8 millions de chiens et 10 millions de chats mais seulement 3% d’entre eux sont couverts par une assurance animaux. Alors qu’ils sont 30% en Grande Bretagne et jusqu’à 80% en Suède. Mais lorsque son chien ou son chat tombe malade, on veut qu’il soit soigné dans les meilleures conditions et c’est alors que l’on se rend compte à quel point le budget vétérinaire peut exploser. A tel point que le propriétaire peut parfois être obligé de réduire les dépenses et être confronté au choix douloureux entre un traitement onéreux qu’il a du mal à financer ou choisir d’euthanasier son animal.
Posséder une assurance animaux, d’un coût mensuel de 10 à 25 €, qui prendra en charge tout ou partie des dépenses a alors un sens, même si la rentabilité d’une telle démarche sur la durée de vie d’un animal n’est pas assurée. Mais dans un domaine ou l’affectif dépasse la logique, certains préfèrent la tranquillité d’esprit que leur procure la souscription à une assurance animaux, la rentabilité n’entrant pas en ligne de compte dans ce cas.
Aussi pour ces derniers, avant qu’ils ne fassent leur choix entre les différents contrats, il leur faudra bien vérifier un certain nombre de critères, et le but de cet article est de les y aider.
Assurance animaux : permettre un meilleur suivi vétérinaire
Une assurance animaux doit être comprise comme étant une façon de financer les soins vétérinaires indispensables suite à un accident ou une maladie grave de son animal. Car les dépenses peuvent alors se monter à des centaines d’euros. Par exemple, si votre chat souffre d’une obstruction urétrale, il vous en coutera environ 300 € (contre une cinquantaine d’euros si vous êtes assurés). Une consultation chez un vétérinaire se monte à 55 € en moyenne, une fracture coûte 350 €, et une intervention chirurgicale suite à une rupture des ligaments croisés atteint facilement les 800 € ! Une étude montre que sur les 10 dernières années, les dépenses vétérinaires ont augmenté de 72 %.
Mais elle permet surtout une meilleure prévention et un meilleur suivi en terme de soins et médicaments. Car un maître dont l’animal est couvert par une assurance animaux n’hésitera pas à consulter son vétérinaire au moindre symptôme, et n’hésitera pas non plus à consulter pour un suivi régulier de son animal. Il consultera 2.9 fois par an en moyenne, contre 1.5 fois pour ceux qui ne sont pas couverts. Ce que d’ailleurs les vétérinaires apprécient sur un plan professionnel (en plus de leur faire une rente à vie 😉 ) car cela leur permet de proposer les soins les mieux appropriés sans avoir à faire face aux contraintes budgétaire du propriétaire. Lorsqu’il faut faire un scanner, ils n’hésiteront pas à le proposer à un assuré, contrairement à quelqu’un qui ne l’est pas (même si cela peut aussi entrainer des abus, mais on entre là dans la qualité de son vétérinaire, pas dans celle de son assurance animaux).
Assurance animaux : attention à la couverture des dépenses
Plusieurs points sont à vérifier avant de souscrire à une assurance animaux :
Tout d’abord, quelle est le pourcentage de prise en charge des dépenses ? Tous les contrats ne prévoient pas un 100%, certains ne proposent qu’une prise en charge de 50% des dépenses…
Ensuite ce taux est il modifié au fur et mesure que votre animal vieillit ? Car il est souvent prévu que le taux baisse dès que votre animal atteint un certain âge, comme par exemple passer à 60 % quand votre chien a entre 9 et 11 ans, puis baisser encore à 40% quand il a 12 et 13 ans… En parallèle, le montant des cotisations peut aussi augmenter à mesure que votre chien prend de l’âge.
Il peut même arriver que , puisque les contrats sont annuels et renouvelable avec tacite reconduction, certains assureurs décident de ne plus assurer votre animal s’il est trop vieux ou leur coute trop cher…
Quelle limite géographique est couverte par le contrat ? La plupart des compagnies d’assurances ne couvrent que les frais réalisés en France ou dans certains pays proches. Donc si vous avez l’habitude de voyager avec votre animal, vérifiez que vous êtes bien couverts sur le lieu de votre séjour.
Quel plafond annuel est appliqué ? La plupart des contrats d’assurance animaux imposent un montant total de dépenses annuelles (tous actes confondus) compris entre 1100 et 2500 €. Si vous dépassez cette somme, le solde est à votre charge. Il se peut également qu’en plus de l’enveloppe annuelle globale, certains actes soient eux-mêmes plafonnés.
Quelle franchise est appliquée ? L’assurance animaux ne déroge pas à la franchise que l’on rencontre dans les autres types d’assurance. Elle peut être exprimée en pourcentage de l’acte, ou en euros, et être bornée par un montant minimum et un maximum. Des contrats sont proposés sans franchise, mais généralement ce sont ceux qui ne remboursent pas sur une base de 100 %, mais plutôt à 70 ou 50%
Attention au délai de carence. Presque tous les contrats imposent un délai de carence après la signature, pendant lequel les éventuelles dépenses ne sont pas prises en charge. Il tourne en général entre 30 et 60 jours.
Quelles sont les conditions de souscription par rapport à l’âge de l’animal ? En général il doit avoir un minimum de 3 mois (parfois 2), et un maximum de 10 ans. Cette fourchette dépend aussi du type d’animal que l’on assure. Un chat peut bénéficier d’une souscription à un âge plus avancé qu’un chien par exemple.
Un des paragraphes à lire avec le plus d’attention est celui consacré aux exclusions. Il liste tout ce qui n’est pas pris en charge par votre assurance animaux : sont souvent stipulés les maladies qui auraient pu être évitées grâce à une vaccination, la stérilisation sans indication thérapeutique, les maladies ou malformations ou infirmités d’origine congénitale etc… Donc pour éviter toute future mauvaise surprise, bien étudier cette partie du contrat.
Pour comparer les différentes offres, autant profiter comme il se doit d’internet et des comparateurs d’assurances animaux. Vous aurez ainsi une palette large de propositions, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. Parmi les plus connus :
http://www.assurance-animaux.fr
http://www.mutuelleanimaux.fr
Assurance animaux : dernier choix à faire
Deux cas de figures doivent être dissociés : la maladie et l’accident.
Un chien qui se fracture la patte en sautant dans un trou, c’est un accident. S’il se la fracture « banalement » parce qu’il souffre d’ostéoporose, c’est une maladie. Une assurance animaux qui couvre les deux risques est beaucoup plus onéreuse. Vous pouvez donc opter pour une qui ne couvre que les maladies (qui arrivent très fréquemment), une qui ne couvre que les accidents (beaucoup plus rares, mais autrement plus coûteux en soins vétérinaires que pour les maladies), ou une qui couvre les deux.
Très peu de compagnies d’assurance proposent un contrat uniquement « accidents ». Mais les mensualités sont à des tarifs plus faibles.
Une formule « accidents » a l’avantage de ne pas avoir de limites d’âge lors de la souscription.
Assurance animaux : quelle alternative ?
Si votre budget ne vous permet pas de souscrire à une assurance pour votre animal, et que vos ressources sont limités, vous pouvez toutefois bénéficier d’aides pour pouvoir le soigner :
la SPA et la fondation Assistance aux animaux ont des dispensaires dans lesquels vous pouvez vous rendre afin de faire ausculter votre animal par un vétérinaire.
La SPA ne demandera qu’une participation financière à la hauteur de vos ressources (attestation RSA, avis de non-imposition…), s’occupe des vaccinations, tatouages, stérilisation, maladies courantes et petits accidents, mais pas des interventions lourdes.
La fondation Assistance aux animaux, qui reçoit sur rendez-vous uniquement, vous permettra d’économiser environ 70% des frais de vétérinaires par rapport aux prix généralement pratiqués. Elle dispose d’antennes à Paris, Marseille, Toulon et Nice.
De même, il y a 4 écoles vétérinaires en France qui sont ouvertes à tous et sans conditions de ressources, mais elles ne sont pas gratuites. Les soins sont réalisés par des étudiants sous le contrôle de vétérinaires confirmés. Et vous seront facturés environ 30% moins cher que les tarifs habituels. Avantage de ces écoles : elles s’occupent de toutes les espèces d’animaux.
Les 4 villes concernées sont Maisons-Alfort, Toulouse, Nantes et Lyon.
L’association Vétérinaire pour tous est spécialisée dans les urgences pour les chiens et les chats. Ces consultations d’urgence sont soumises à des conditions de ressources mais vous permettront de réduire les frais de vétérinaire.
Pour finir, tout comme je l’avais évoqué lors de l’article sur les mutuelles santé, le meilleur plan financier consiste à économiser sur un livret la somme que l’on cotiserait pour une assurance, et se servir de cette épargne pour payer les frais vétérinaires. Mais je répète ce que je disais en introduction de cet article, l’affection que l’on porte à son animal de compagnie est souvent plus forte que la raison financière. Aussi j’espère que cet article aura été utile à ceux qui ont les moyens de souscrire à une assurance animaux et qui préfèrent avoir une tranquillité d’esprit quant aux soins vétérinaires apportés à leur animal de compagnie.